mercredi, avril 24, 2024
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À la découverte du Point Nemo !

Imaginez-vous, en plein milieu de l’océan Pacifique, à 2 688 km de la terre émergée la plus proche. Ici reposent environ 300 débris spatiaux dont la Station Mir. Aujourd’hui, à défaut de lever les yeux vers le ciel, nous allons plonger dans les profondeurs de l’océan à la découverte du point Nemo !

Vous devez certainement vous demander, pourquoi Nemo ? Serait-ce une abréviation, ou tout simplement une allusion au plus célèbre des poissons clowns ? Ni l’un, ni l’autre, mais une référence au nom de capitaine (Nemo donc) dans le roman de Jules Verne Vingt Mille Lieues sous les mers.
Première de couverture du livre Vingt Mille Lieues sous les mers de Jules Verne (édition Hetzel)
Le point NEMO (ou pôle maritime d’inaccessibilité) est en réalité une zone d’environ 22 millions km², au large des côtes de l’Antarctique, de la Nouvelle-Zélande, du Chili et des des îles Piticairn. C’est en 1992 que le géographe Hrvoje Lukatela a calculé les données géographiques de ce point : 48° 52’ sud, 123° 23’ ouest.
La zone Nemo : un cercle avec un rayon de 2 688 km sans aucune terre émergée
Mais alors, quel rapport avec l’espace ? La zone Nemo est le cimetière de nombreux débris spatiaux. C’est d’ailleurs ici que reposent la station russe Mir (depuis 2001), la station chinoise Tiangong 1 (depuis 2018) ainsi que les vaisseaux de ravitaillement Progress qui desservent l’ISS. La zone Nemo sera d’ailleurs la dernière demeure de la Station Spatiale Internationale (qui devrait être désorbitée dans quelques années normalement).
Station Mir
Cette grande étendue d’eau est bien évidemment stratégique car lorsque les engins spatiaux se désorbitent et entrent dans l’atmosphère terrestre à grande vitesse, ils se décomposent en une multitude de débris. Le point de chute précis de ces débris ne pouvant pas être prévu, il est donc nécessaire d’avoir à disposition une zone inhabitée de plusieurs millions de km². Aujourd’hui, ce sont entre 250 et 300 engins spatiaux qui gisent dans la zone Nemo.

 

On pourrait facilement s’indigner de cette décharge spatiale. Cependant, la zone Nemo est la « région biologiquement la moins active du monde » selon l’océanographe Steven D’Hondt. La faune et la flore sont donc très peu représentées dans cette région du globe en raison du manque de nutriments qui transitent généralement par les courants marins, ces derniers étant très faibles au niveau du point Nemo.
Vue depuis l’ISS
Étant donné que les côtes les plus proches du point Nemo sont à environ 2 700 km, les êtres humains les plus proches de cette zone sont….les astronautes de l’ISS ! En effet, la Station Spatiale Internationale évoluant en orbite à 400 km d’altitude au dessus de nos têtes, les astronautes de la station sont les personnes les plus proches du point Nemo lorsqu’ils survolent cette zone du Pacifique. Cela justifie le nom de Nemo se traduisant par « personne » en latin.

 

Maintenant vous savez où finissent les plus gros débris spatiaux qui ne se désintègrent pas totalement dans l’atmosphère. L’entrée en orbite des ces débris est bien évidemment contrôlée à distance pour assurer la sécurité des terriens !

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