Ariane 6 s’apprête à écrire une nouvelle page de l’histoire spatiale européenne avec sa première mission commerciale depuis le Centre Spatial Guyanais de Kourou. Cette fusée de nouvelle génération, succédant à la célèbre Ariane 5, marque un tournant dans l’ambition européenne pour un accès autonome et compétitif à l’espace.
La mission, baptisée VA263, consiste à placer en orbite le satellite militaire français CSO-3, dernier élément d’une constellation dédiée à l’observation de la Terre. Conçu pour des objectifs de défense et de sécurité, le satellite CSO-3 permettra des observations précises et stratégiques grâce à des technologies optiques de pointe. Pesant environ 3,5 tonnes, ce satellite complète une série entamée en 2018 avec le lancement de CSO-1, suivi de CSO-2 en 2020.
Le 26 février 2025 à 13h24 heure locale (16h24 UTC, 17h24 CET), Arianespace prévoit de lancer ce satellite CSO-3 depuis le port spatial européen de Kourou, en Guyane française. le satellite CSO-3 sera placé en orbite héliosynchrone à une altitude d’environ 800 km, avec une injection prévue 1 heure et 6 minutes après le décollage.

CSO-3 est le troisième satellite de la constellation MUSIS, un programme d’observation de la Terre à des fins de défense et de sécurité, piloté par la Direction générale de l’armement (DGA). Les deux premiers satellites, CSO-1 et CSO-2, avaient été lancés avec succès en 2018 et 2020. Ce lancement constitue également le 352ᵉ de l’histoire d’Arianespace, le 2ᵉ vol d’Ariane 6, le 46ᵉ satellite lancé pour le CNES et la DGA, ainsi que le 59ᵉ satellite militaire pris en charge par Arianespace.
Ariane 6 est le fruit de plusieurs années de travail visant à optimiser les performances tout en réduisant les coûts. Par rapport à Ariane 5, la nouvelle fusée est conçue pour être plus flexible, avec deux configurations possibles (Ariane 62 et Ariane 64) pour s’adapter à une large gamme de missions, qu’il s’agisse de satellites commerciaux, institutionnels ou scientifiques. Ses moteurs repensés, son étage supérieur cryogénique et l’utilisation de nouvelles technologies de production la rendent non seulement plus performante, mais aussi plus compétitive sur un marché où la concurrence, notamment américaine, est féroce.
Ce lancement suit un vol inaugural réussi en juillet 2024, qui a permis de valider les systèmes de la fusée et de renforcer la confiance dans sa capacité à répondre aux attentes élevées de l’industrie spatiale. Cet événement marquait la fin d’une période d’incertitude liée aux retards du programme et ouvrait la voie à une cadence accrue des lancements. Pour 2025, Arianespace prévoit d’intensifier ses activités avec plusieurs missions d’Ariane 6 et Vega-C, assurant ainsi une reprise dynamique du programme spatial européen.


