jeudi, avril 25, 2024
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Que mange Thomas Pesquet dans l’espace ?

Manger dans l’espace n’est pas le même luxe que sur terre et tous les astronautes doivent suivre une alimentation précise donnée par les agences spatiales. Durant son voyage de six mois, Thomas Pesquet va devoir manger des aliments très spéciaux.

Manger dans l’espace ou sur terre n’est pas vraiment la même chose. Tout d’abord, nos astronautes doivent prendre en compte la microgravité qui affecte le comportement du plat comme son goût mais aussi le déplacement physique. Par exemple, des miettes de biscuit sur terre vont simplement tomber au sol alors que dans la station, elles vont flotter et risquer de se répandre dans des machines ou même dans les yeux. C’est pour cela que les aliments qui répandent des miettes sont interdits au plat du jour ! Mais il ne s’agit pas de la seule précaution que doivent prendre les agences spatiales pour envoyer leurs plats dans l’espace. Nourriture lyophilisée pour être conservée longtemps, alimentation strictement contrôlée pour les astronautes comme pour les sportifs, compacte au maximum pour le stockage et le décollage. On peut dire que Thomas Pesquet mange les plats les plus chers au monde, non pas pour leurs valeurs mais pour leurs traitements et leurs prix d’importation vers l’orbite basse.

Des plats et une alimentation stricte !

Pour être envoyée dans la station spatiale internationale, la ration de Thomas Pesquet et de ses collègues doit remplir six critères très importants :
  1. Traité ou pasteurisé : Les plats se conservent durant plusieurs mois au minimum.
  2. Compact : La nourriture doit prendre le moins de place possible dans la station car l’espace de stockage est limité.
  3. Léger : Envoyer une charge vers l’orbite est cher, il faut donc alléger au mieux les rations.
  4. Adhésif ou humide : La nourriture ne doit pas produire de miettes dans la station et être capable d’adhérer aux sauces.
  5. Nutritif : Les astronautes doivent rester en forme dans l’espace et les aliments y contribuent.
  6. Savoureux : Le sens du goût des astronautes diminue lors de leur séjour en orbite.

La préparation du repas

Pour préparer un repas, les astronautes peuvent choisir de le chauffer en le plaçant dans un petit four à conduction que possède la station, de réhydrater les aliments lyophilisés ou simplement d’ouvrir un sachet ou une conserve et de déguster son contenu. Notons également que les aliments envoyés sur l’ISS possèdent six formes de conservation possible :
  1. Frais : Les aliments frais comme des fruits et des légumes qui sont envoyés en petites quantités se conservent moins longtemps mais ce sont les plats favoris des habitants de la station (ils sont parfois faits par des chefs cuisiniers).
  2. Nature : il s’agit d’aliments comme des noix ou des tortillas que l’on assaisonne avec de la sauce.
  3. Séché : Composé principalement de viande et de fruits séchés qui n’ont pas besoin d’être réhydratés.
  4. Irradié : les aliments irradiés ont été soumis à des rayons ionisants pour détruire certains microorganismes, permettant de mieux les préserver !
  5. Réhydratable ou lyophilisé : Il s’agit en général d’épinards séchés et de jus que les astronautes doivent réhydrater avant de consommer. Ces produits peuvent se conserver longtemps.
  6. Thermostabilisé : Aliments présents dans des conserves après avoir subi une pasteurisation, on peut retrouver dedans de la salade de thon comme ration.

C’est quoi la lyophilisation ?

Pour permettre à un plat de se conserver efficacement lors d’une mission, on utilise souvent la technique de la lyophilisation. Ce procédé consiste à extraire la teneur en eau des aliments pour les déshydrater complètement. De ce fait, la nourriture prend moins de volume et perd aussi une partie de sa masse qui était composée d’eau. Ensuite, l’aliment est placé dans un sachet hermétique permettant de le conserver pendant plusieurs années jusqu’à sa consommation. Au moment du repas, il suffit simplement d’injecter de l’eau dans l’aliment pour le réhydrater et il retrouve alors son goût et sa forme d’origine. La lyophilisation est donc privilégiée pour sa bonne durée de conservation ainsi que pour la diminution de sa masse et de son volume lors du processus de déshydratation. Dans la station, l’astronaute utilise une machine dont 90 % de l’eau a été recyclée pour réhydrater les rations, ce qui permet de diminuer le gaspillage. Il suffit donc de brancher le sachet dans la machine pour ensuite sélectionner la quantité d’eau à injecter et enfin choisir entre une eau de température chaude ou ambiante. Les instructions sont notées sur l’emballage de la ration.

Et il ne faut pas oublier les tortillas ou les crêpes !

Dans la station, le pain n’est pas autorisé car les miettes se répandent librement pouvant engendrer pas mal de soucis. On utilise alors des tortillas comme substitut du pain. En effet, celles-ci ne produisent pas de miettes et se conservent jusqu’à 18 mois dans leur emballage. On utilise donc de la sauce qui est collante et humide comme du miel pour se faire une bonne tortilla de l’espace. Les astronautes aiment utiliser des sauces pour donner un goût plus fort à leurs aliments car dans l’espace leur tête et leurs sinus sont congestionnés par le comportement du sang lors de la microgravité. Leur sens du goût est donc moins élevé surtout lors des premiers jours en orbite. 

La « table » à manger de l’ISS
Les habitants de la station peuvent aussi demander leurs aliments favoris dans l’espace ainsi que des plats spéciaux qu’ils n’hésitent pas à partager avec le reste de l’équipage pour passer un bon moment. Avant de partir pour la station spatiale internationale, Thomas Pesquet a goûté plusieurs plats préparés qu’il a ainsi dû noter sur 10. Le chef de cuisine français Thierry Marx a ainsi concocté des plats spécialement pour notre spationaute composés d’entrée, plat et dessert : pressé de pommes de terre , bœuf de bazas et de l’amandine au poire en dessert.
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